Étiquette : Jack Delaney

George «Kid» Lavigne, un grand boxeur d’origine québécoise

Par Martin Achard

Entre 1840 et 1930, des centaines de milliers de Québécois en quête de travail s’expatrièrent aux États-Unis, principalement en Nouvelle-Angleterre et dans la région des Grands Lacs. Une fois sur place, ces nouveaux arrivants cherchèrent, entre autres par la création d’institutions, à conserver leur identité et à préserver leur culture, de sorte que, pendant la seconde moitié du 19e siècle et dans la première moitié du 20e, plusieurs communautés québécoises existèrent et prospérèrent dans le nord des États-Unis. Poursuivre la lecture de « George «Kid» Lavigne, un grand boxeur d’origine québécoise »

Les boxeurs québécois en couverture du Ring Magazine

Par Martin Achard

Le Ring Magazine a été reconnu pendant la presque totalité de sa longue existence comme la plus éminente et la plus influente des revues de boxe, principalement aux États-Unis, mais également ailleurs dans le monde. Il peut donc être intéressant de savoir quels pugilistes du Québec ont eu l’honneur de figurer sur la couverture de l’un des quelque 1200 numéros de la revue depuis sa fondation en 1922, afin entre autres de mieux comprendre le degré d’internationalisation de la boxe québécoise à travers les époques. Poursuivre la lecture de « Les boxeurs québécois en couverture du Ring Magazine »

Le 26 février 1925, Jack Delaney mettait de nouveau K.-O. Tiger Flowers

Par Martin Achard

Del-Flo 2 pesée
Flowers et Delaney

Le 26 février 1925, le Québécois Jack Delaney (de son vrai nom Ovila Chapdelaine) battait pour la seconde fois le légendaire Tiger Flowers à New York, 41 jours après la tenue de leur premier duel, qui avait donné lieu à un spectaculaire one-punch knockout au début du deuxième round. Pourquoi un deuxième match entre les deux hommes fut-il organisé si rapidement après la première rencontre, dont le résultat avait été on ne peut plus décisif? Il était à l’origine prévu que Flowers affronte Paul Berlenbach, mais ce dernier avait déclaré forfait en raison d’une blessure à une main. Lorsque Delaney fut proposé comme remplaçant, Flowers et son clan y virent la possibilité de venger la défaite encaissée le mois précédent et de regagner le statut de principal aspirant au titre des poids moyens, alors détenu par Harry Greb. Au reste, le «Georgia Deacon» paraissait complètement remis du violent K.-O. qu’il avait subi quelques semaines plus tôt, puisqu’il avait disputé dans l’intervalle pas moins de six combats! Poursuivre la lecture de « Le 26 février 1925, Jack Delaney mettait de nouveau K.-O. Tiger Flowers »

Le 16 janvier 1925, Jack Delaney mettait K.-O. une première fois Tiger Flowers

Par Martin Achard

Le 16 janvier 1925, le Québécois Jack Delaney signait l’une des victoires les plus impressionnantes de l’histoire du noble art, à l’occasion de son premier duel contre Tiger Flowers. Le combat, prévu pour une durée maximale de douze rounds, constituait l’attraction principale d’une soirée de boxe tenue au prestigieux Madison Square Garden de New York. Pour l’occasion, Delaney affichait un poids de 163 livres, et Flowers de 166 et demie.  Poursuivre la lecture de « Le 16 janvier 1925, Jack Delaney mettait K.-O. une première fois Tiger Flowers »

Les boxeurs québécois contre les immortels du noble art

Par Martin Achard

IBHOFParmi les différents critères pouvant être utilisés pour établir le classement des meilleurs boxeurs québécois de l’histoire, l’un en particulier possède une importance capitale: les victoires ou matchs nuls contre des adversaires du plus haut calibre, appartenant à la super élite de la boxe. Mais comment déterminer les pugilistes qui font partie de cette super élite? Une bonne approche consiste à utiliser la liste des membres de l’International Boxing Hall of Fame (IBHOF), c’est-à-dire la liste des immortels du noble art. Dans le présent article, je proposerai une énumération des boxeurs québécois ayant obtenu des victoires ou des matchs nuls contre des membres de l’IBHOF.

Il va toutefois sans dire que les éléments que je vais présenter ici ne sauraient, à eux seuls, trancher la question des meilleurs pugilistes québécois de l’histoire. En effet, même si les victoires ou matchs nuls contre la crème de la crème ont un poids particulier, d’autres critères ont également leur importance, par exemple le nombre de résultats favorables contre des adversaires qui, sans être à proprement parler de «grands» boxeurs, méritent néanmoins d’être qualifiés de «bons», de «très bons» ou d’«excellents».

En outre, différents facteurs forcent à relativiser la valeur des victoires ou matchs nuls obtenus contre des immortels, notamment la façon dont ces résultats ont été acquis (K.-O., décision claire, décision serrée, disqualification, etc.), et le point d’évolution des immortels dans leur carrière au moment où le combat a eu lieu. Ce dernier aspect mérite assurément d’être considéré, et afin de l’incorporer à mon analyse, j’utiliserai le système de signes suivant:

# : Pour indiquer que l’immortel était encore jeune au moment du combat, mais n’avait pas encore atteint son plein développement comme pugiliste.

* : Pour indiquer que l’immortel avait commencé à décliner, mais était encore certainement capable de battre plusieurs boxeurs classés dans le top 10 de sa catégorie de poids.

** : Pour indiquer que l’immortel était en déclin certain, mais toujours potentiellement dangereux.

*** : Pour indiquer que l’immortel était en grand déclin, ce qui enlève beaucoup du lustre qui aurait normalement dû être associé à une victoire ou à un match nul contre lui.

Ces signes seront placés en exposant après les noms de certains boxeurs. Lorsqu’aucun signe n’apparaît à la droite du nom, il faut alors comprendre que, au moment où le combat a été tenu, l’immortel était à son meilleur niveau, c’est-à-dire au faîte de ses capacités pugilistiques, ce qui confère évidemment une valeur énorme à un bon résultat contre lui.

DrapeauVoici donc, du plus ancien au plus récent, la liste des Québécois pouvant revendiquer un ou des matchs nuls ou victoires contre des immortels. Cette liste repose sur mes recherches personnelles. Si vous connaissiez d’autres résultats méritant d’y figurer, je vous prie de me le faire savoir en commentaire plus bas ou en me faisant parvenir un courriel à l’adresse indiquée dans la section «Nous joindre» du présent site web.

Deux notes: j’ai choisi de considérer comme «québécois» tous les boxeurs qui, à un titre ou à un autre, «viennent» du Québec ou qui ont été considérés par le public de leur époque comme authentiquement québécois;  et j’ai choisi d’accorder dès maintenant à Bernard Hopkins le statut d’immortel, car son intronisation à l’IBHOF d’ici quelques années n’est qu’une formalité.

GEORGES LABLANCHE (de son vrai nom Georges Blais)

Victoire par K.-O. au 32e round sur Jack «Nonpareil» Dempsey à San Francisco en 1889 (combat sans durée maximale; aucun titre en jeu même si Dempsey était alors reconnu aux États-Unis comme le champion américain ou mondial des poids moyens).

FRANKIE FLEMING

Victoire par K.-O. au 4e round sur Benny Leonard# à New York en 1912 (combat de six rounds sous les 130 livres; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (newspaper decision) sur Benny Leonard# à New York en 1913 (combat de dix rounds sous les 130 livres; aucun titre en jeu).

JACK RENAULT (de son vrai nom Léonard Dumoulin)

Jack_Renault
Jack Renault

Match nul (newspaper draw) contre Battling Levinsky à Lewiston en 1920 (combat de 12 rounds chez les mi-lourds ou les lourds; aucun titre en jeu même si Levinsky était alors considéré comme le champion mondial des mi-lourds).

Victoire par K.-O. au 11e round sur George Godfrey# à New York en 1923 (combat de 12 rounds chez les lourds; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (pointage inconnu) sur George Godfrey à Philadelphie en 1924 (combat de 10 rounds chez les lourds; aucun titre en jeu).

JACK DELANEY (de son vrai nom Ovila Chapdelaine)

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Tommy Loughran à Boston en 1924 (combat de 10 rounds chez les mi-lourds; aucun titre en jeu).

Victoire par K.-O. au 4e round sur Paul Berlenbach# à New York en 1924 (combat de 12 rounds légèrement au-dessus de la limite des poids moyens; aucun titre en jeu).

Victoire par K.-O. au 2e round sur Tiger Flowers à New York en 1925 (combat de 12 rounds légèrement au-dessus de la limite des poids moyens; aucun titre en jeu).

Victoire par K.-O. au 4e round sur Tiger Flowers à New York en 1925 (combat de 12 rounds chez les mi-lourds; aucun titre en jeu).

Match nul contre Tommy Loughran à Philadelphie en 1925 (combat de 10 rounds chez les mi-lourds; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (pointage inconnu, mais victoire très claire selon les journaux de l’époque) sur Maxie Rosenbloom# à Philadelphie en 1926 (combat de 10 rounds chez les mi-lourds; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (décision rendue par l’arbitre) sur Paul Berlenbach à New York en 1926 (combat de 15 rounds pour le titre mondial des mi-lourds alors détenu par Berlenbach).

Victoire par T.K.-O. au 6e round sur Paul Berlenbach* à Chicago en 1927 (combat de 10 rounds chez les mi-lourds; aucun titre en jeu).

JACK GAGNON (de son vrai nom William Joseph Xavier Gagnon)

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Battling Levinsky*** à Lowell en 1926 (combat de 10 rounds chez les lourds; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Battling Levinsky*** à New Bedford en 1928 (combat de 10 rounds chez les lourds; aucun titre en jeu).

ARTHUR GIROUX

Victoire par décision (newspaper decision) sur Frankie Genaro à Portland (Maine) en 1928 (combat de douze rounds chez les coqs; aucun titre en jeu).

BOBBY LEITHAM

Victoire par décision unanime sur Midget Wolgast à Montréal en 1933 (combat de 10 rounds chez les coqs; aucun titre en jeu).

LOU BROUILLARD (de son vrai nom Lucien-Pierre Brouillard)

Lou_Brouillard_(h)Victoire par décision partagée sur Jimmy McLarnin à New York en 1932 (combat de dix rounds chez les mi-moyens; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Mickey Walker* à Boston en 1933 (combat de dix rounds chez les mi-lourds; aucun titre en jeu).

Victoire par décision (pointage inconnu, mais victoire très claire selon les journaux de l’époque) sur Young Corbett III* à San Francisco en 1935 (combat de dix rounds chez les moyens; aucun titre en jeu).

MAXIE BERGER

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Midget Wolgast** à New York en 1937 (combat de huit rounds chez les légers; aucun titre en jeu).

Victoire par décision unanime sur Wesley Ramey** à Montréal en 1939 (combat de dix rounds chez les mi-moyens juniors; l’affrontement fut considéré comme un combat pour le titre mondial vacant des 140 livres par la Commission athlétique de Montréal, mais la sanction de la Commission n’eut pratiquement aucune portée à l’extérieur du Québec).

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Wesley Ramey** à New York en 1939 (combat de huit rounds chez les mi-moyens juniors; aucun titre en jeu).

DAVE CASTILLOUX (de son vrai nom David Castilloux)

Victoire par décision (pointage inconnu) sur Wesley Ramey** à New York en 1940 (combat de huit rounds chez les légers; aucun titre en jeu).

JOHNNY GRECO (de son vrai nom Guiseppe Antonio Giovanni Greco)

GrecoD10Jack
Johnny Greco (à gauche) lors de son match nul contre Beau Jack

Match nul contre Beau Jack* à New York en 1946 (combat de 10 rounds chez les mi-moyens; aucun titre en jeu).

Victoire par décision unanime sur Beau Jack** à Montréal en 1949 (combat de 10 rounds chez les mi-moyens; aucun titre en jeu).

Victoire par décision unanime sur Bob Montgomery*** à Montréal en 1950 (combat de 10 rounds chez les mi-moyens; aucun titre en jeu).

GABY FERLAND

Match nul contre Carmen Basilio# à la Nouvelle-Orléans en 1950 (combat de 10 rounds chez les mi-moyens; aucun titre en jeu).

ARMAND SAVOIE

Victoire par disqualification au 3e round sur Sandy Saddler à Montréal en 1952 (combat de 10 rounds chez les légers; aucun titre en jeu).

Victoire par décision partagée sur Jimmy Carter à Montréal en 1953 (combat de 10 rounds chez les mi-moyens juniors; aucun titre en jeu).

DONATO PADUANO

Victoire par décision partagée sur Luis Manuel Rodriguez** à Montréal en 1972 (combat de 10 rounds chez les moyens; aucun titre en jeu).

MATTHEW HILTON

Victoire par K.-O. au 9e round sur Wilfred Benitez** à Montréal en 1986 (combat de 10 rounds chez les moyens juniors; aucun titre en jeu).

JEAN PASCAL

Match nul contre Bernard Hopkins* à Québec en 2010 (combat de 12 rounds pour le titre linéaire, WBC et The Ring des mi-lourds alors détenu par Pascal).

Conclusions préliminaires

Cette liste constituera, je l’espère, un utile fondement ou complément d’information à de futurs articles, qui éclaireront divers chapitres de l’histoire de la boxe québécoise. Deux conclusions s’en dégagent toutefois immédiatement, que j’énoncerai en terminant.

Delaney 22D’une part, la période allant de 1920 à 1940, même si elle est généralement sortie de la mémoire collective des amateurs, fut riche en succès notables pour les boxeurs québécois.

D’autre part, les exploits de Jack Delaney, de par leur nombre et l’excellence pugilistique dont ils témoignent, se démarquent très clairement dans l’ensemble, ce qui force à accorder, indépendamment de toute autre considération, une place éminente au natif de Saint-François-du-Lac dans le palmarès des meilleurs boxeurs québécois de l’histoire.

[Note: on voit dans la photo de couverture du présent article Lou Brouillard (à gauche) lors de sa victoire contre Jimmy McLarnin.]

 

Le 22 mars 1926, Jack Delaney battait Maxie Rosenbloom

Par Martin Achard

Jack Delaney Maxie Rosenbloom
Un extrait du New York Times

Le 22 mars 1926, le Québécois Jack Delaney (de son vrai nom Ovila Chapdelaine) défaisait aux points en dix rounds Maxie Rosenbloom, dans la finale d’un programme tenu à l’Arena de Philadelphie. Devant une foule d’environ 8000 personnes, Delaney s’était imposé dès la première reprise grâce entre autres à sa plus grande force de frappe, qui avait incité «Slapsie Maxie», un maître de la défensive, à se déplacer et à retenir en abondance tout au long de la rencontre. Dans l’ultime minute du dernier round, «Bright Eyes» avait finalement réussi à acculer son rival dans un coin et à le bombarder de coups au corps, puis il l’avait ébranlé d’une solide droite à la mâchoire quelques secondes avant le son du gong. Ce beau coup de puissance, appliqué directement sur la cible, avait constitué le parfait point d’orgue d’un combat où Delaney avait tellement dominé que la plupart des observateurs le considéraient comme le vainqueur de tous les rounds.   Poursuivre la lecture de « Le 22 mars 1926, Jack Delaney battait Maxie Rosenbloom »

Le 16 juillet 1926, Jack Delaney devenait champion du monde

Par Martin Achard

Le 16 juillet 1926, Jack Delaney (de son vrai nom Ovila Chapdelaine) devenait champion du monde des poids mi-lourds en battant son grand rival Paul Berlenbach, lors de l’un des combats les plus courus et les plus médiatisés de la décennie 1920. Poursuivre la lecture de « Le 16 juillet 1926, Jack Delaney devenait champion du monde »